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Vos Voyages - Adrar - Mauritanie

Deux Syncro dans l'ADRAR Mauritanien sur les traces de Théodore Monod 
 

Nous sommes partis à deux équipages ( Poisson et Peyrin ), les Denis ayant fait route avec d'autres amis pour le Mali. Leur voyage fut malheureusement interrompu, mais Henri a retrouvé la forme et le circuit se poursuivra en octobre. Bravo Henri et Malou !

 

Les choses sérieuses commencent à la frontière. Plus de goudron et dès les premiers mètres de sable, on zigzague entre divers véhicules ensablés, les syncro passent fièrement sans problème !

Après Nouadhibou, pour rejoindre Nouakchott, il faut en principe :
a) prendre un guide, 
b) suivre les traces principales.

Rien de tel avec notre guide personnel, Yves, maître en G.P.S. Par dunes et lacs salés asséchés, par regs et ergs, avec quelques ensablements à la clé cependant, il nous guidera en hors-piste ( nous ne verrons même pas le poste d'entrée du Parc national du Banc d'Arguin ). 
Le G.P.S., c'est bien, mais quand les points sont très espacés, comment deviner ce qu'il y a entre ? 
Alors, on va voir et parfois on s'en sort après moult coups de pelle.

 

La partie du trajet sur la plage est agréable, on avance en faisant lever devant nous des nuées de mouettes. Mais il faut bien connaître les heures de marée, sinon mieux vaut passer la nuit sur un escarpement - ce que nous avons fait. Le lendemain, à mi-chemin, il y avait, soit un passage délicat ( falaise effondrée dans la mer ), soit 100 km de piste en "tôle ondulée". Qu'avons-nous choisi ? la passe difficile, bien sûr ( vous ne verrez pas de photos, dans ces cas-là, je ferme les yeux ).

A Nouakchott on fait le plein de provisions, c'est-à-dire ce qui fera l'essentiel de notre menu : sardines et riz, thon et pâtes, parfois on peut alterner ( on trouve aussi des fruits et des légumes mais ils ne durent pas longtemps ).
En route pour Atâr, mais le goudron est trop monotone, on prendra la piste (non, pas la piste ! la direction des sources de Bénichaâb ). Je me souviendrai d'une belle nuit pour une fois sans trop de vent à l'abri d'une dune, du feu que Jacques avait réussi à faire et de ma tentative pour cuire du pain sous la braise. Pas vraiment une réussite !

Avant Atâr nous avons bifurqué et exploré toute la région sud-ouest : paysages variés, de la savane arbustive aux longs cordons de dunes, des sebkhas aux palmeraies et aux regs impressionnants. Des pistes rarement, des traces quelquefois, en général, rien. Parfois de véritables marches à franchir et là, plus que dans le sable les performances des syncro surprennent (pas sans palpitations en ce qui me concerne), tel un gros scarabée, il escalade les pires rochers.

Je me souviendrai des peintures rupestres découvertes grâce au G.P.S. après une belle marche d'approche à travers des éboulis de rochers autour d'une guelta. Jacques était resté près des véhicules et nous l'avons retrouvé avec trois belles filles qui voulaient se faire épouser pour aller en France...


 


Volkswagen Syncro

 


Je n'oublierai pas la passe de Tifoujar : descente à pic entre deux falaises puis long passage de sable mou dans l'oued.

Atâr qui ne s'anime que le dimanche à l'arrivée de l'avion apportant son lot de marcheurs.

Chinguetti, l'ancienne ville sainte, cité des sables et des bibliothèques oubliées ( l'U.N.E.S.C.O. a consenti quelques efforts pour les protéger ). Nous avons rencontré là de vénérables vieillards qui veillent sur des trésors gardés par leur famille depuis 700 ans. Le sable envahit tout et les efforts des hommes semblent dérisoires.

Ouadane, l'étrange cité en ruines à flanc de colline, autrefois florissante et célèbre et qui essaye aujourd'hui par le tourisme de tirer parti de sa splendeur passée.

Je n'oublierai jamais le trajet jusqu'à la curiosité géologique du Guelb-er-Richât. Deux jours de piste, surtout des cailloux, des passes impressionnantes et des dunes qui prennent la fantaisie de barrer le passage ( les yeux fermé, ça passe... ).

On franchit trois cercles immenses concentriques et on arrive dans une vaste dépression avec un petit piton central qui pourrait figurer le nombril du monde. Ce sont les régions que Théodore Monod a parcourues à pied pendant 30 ans et où son souvenir est resté vivace chez les nomades.
Paysages austères presque hostiles : le froid, le vent, la solitude, l'immensité et l'étrangeté du lieu nous donnent le sentiment d'être de trop ici ou tout au moins bien peu de choses dans cette nature qui n'a pas besoin de nous pour exister.
Le lendemain, dans la même région, nous trouverons grâce au G.P.S. l'arbre de Mme Monod dans une petite cuvette bien abritée du vent. C'est là qu'elle attendait patiemment son mari !
Volkswagen Syncro
A mesure que le temps passe nous remarquons que Yves ressemble de plus en plus à Monod : même look ascétique, la barbe, le bonnet et le bâton. D'ailleurs nous le présentons comme le jeune frère de Monod... ce qui nous vaut beaucoup de considération.

Je n'oublierai pas la région d'El Beyyed ; la passe pour y arriver n'est pas mal, mais je commence à m'habituer, je ne ferme plus les yeux. Des gravures rupestres, un fond de vallée bien protégé, des arbres, des troupeaux de chèvres, un peu de vie. Près d'un puits nous découvrirons un petit musée de la préhistoire, installé dans une simple hutte par un compagnon de Monod. Il a réuni et tenté de classer, des dizaines de haches, pointes de flèche, meules et pilons... Quelques familles semi-nomades vivent là et comme nous nous étonnons d'entendre les enfants s'exprimer assez bien en français, le chef du village nous expliquera qu'un instituteur canadien partage leur vie sous la tente et fait la classe. Nous ne pourrons pas le rencontrer, il était en congé au Canada.
Ce jour-là, il faudra renoncer à aller plus loin, le carburant s'épuise, il faut aller faire le plein.

Sur le chemin d'Atâr, nous découvrirons la maison presque en ruines d'un écrivain et savant mort en 1903. A l'intérieur, la bibliothèque et des caisses éventrées où dorment des manuscrits enluminés rongés par le sable et les insectes. Il y avait peut-être là un trésor... en voie de disparition.

Au sud d'Atâr, sur la route de Tidjikja, nous irons jusqu'à Aouelloûl, grand cratère creusé par la chute d'une météorite...il y a trois millions d'années. Monod, bien sûr, a arpenté le lieu. Nous ramassons quelques cailloux en souvenir.

Je n'oublierai pas l'après-midi où nous nous sommes retrouvés prisonniers d'un aklé, ensemble de dunes enchevêtrées sans direction particulière : un moutonnement de sable à perte de vue ! Nous avons peiné quatre heures pour faire 800 m et retrouver les cailloux avec plaisir. Mais quels cailloux ! plutôt des rochers jetés en vrac sous nos roues. Il nous arrivera de travailler à faire une sorte de piste pour sortir de là.

Je n'oublierai pas les heures de piste très cassante pour arriver jusqu'à la palmeraie de Maïreth. Du haut de plateau, très belle vue sur le fond verdoyant de la vallée. La passe pour descendre est rude, l'entrée dans l'oued pas facile, nous sommes ensuite assaillis par un groupe d'enfants qui trouvent très amusant de se pendre à la roue de secours pendant que nous cherchons la passe pour remonter de l'autre côté. Ah ! Théodore a raison, rien ne vaut la solitude du désert.

Nouveau retour à Atâr et de là nous avons voulu aller voir à quoi ressemblait la région de Choûm. La piste n'est pas trop mauvaise. Vers le Nord, on trouve des montagnes noires, coniques, comme posées là sur le sable blond. Parfois ce sont au contraire des grès tendres sculptés par le vent comme d'étranges statues naturelles.
Choûm ressemble à ce que devaient être les villes du Far West : une large rue de sable bordée de maisons disparates, sans autre raison d'être que le train. Ah! le train. Il nous a pris la fantaisie de tenter l'expérience. Inoubliable ! On vous cloue sur une plateforme à 10 h du matin - le train démarre à 18 h - et on passe une nuit dans un bruit et des secousses incroyables. A 8 h, on est à Nouadhibou, mais on n'est délivré qu'à midi. Jacques emportera un clou dans son pneu en souvenir.

Volkswagen Syncro

A Nouadhibou, visite d'une petite chapelle, très discrète, tenue par des coréens qui ne parlent qu'anglais.
Nous reprenons la piste du Nord, le boulevard de sable jusqu'à la frontière marocaine - le séjour en Mauritanie est terminé.
Je n'oublierait pas, par les nuits étoilées, les leçons d'astronomie de Yves.
Je n'oublierai pas les mots qu'il ne faut pas prononcer devant Théodore, ni ses leçons de sagesse :

"Qui veut très loin voyager, Doit son Syncro alléger"

Mais comment rivaliser avec Yves quand on boit trois fois plus d'eau que lui et qu'on mange trois fois plus de sardines !

Je n'oublierai pas notre fatigue, certains soirs, Marie-Thérèse et moi, mes yeux rougis, notre mine défaite tandis que Yves et Jacques étaient plus fringants que jamais et que les difficultés avaient pour seul effet sur Jacques d'accroître son appétit !

Je n'oublierai pas la beauté, la variété du désert, la douceur du sable et ses 15 teintes différentes.
Comment oublier la cérémonie du thé sous la tente : le premier est amer comme la vie, le second doux comme l'amour, le troisième suave comme la mort.

Je n'oublierai pas que nous n'avons pas tout vu, que la Mauritanie est vaste et qu'un jour peut-être, si Dieu le veut, le voyage reprendra...

Merci à Yves qui fut notre " poisson-pilote " efficace et silencieux.
Merci à Marie-Thérèse pour son calme et son réconfort dans les moment difficiles.
Merci aussi à Pablito qui malgré son âge et ses 260 000 km au compteur nous a vaillamment conduits à bon port.


Dany PEYRIN


" Il n'y a qu'au désert que l'on prend à ce point conscience de sa petitesse, de l'éphémère passage de l'espèce humaine sur la Terre, de la courte durée de sa propre existence "
Théodore Monod

 

 

Date de création : 31/01/2010 à 11:20
Dernière modification : 04/11/2014 à 06:42
Catégorie : Vos Voyages
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Réactions à cet article


Réaction n°1 

par JOJO89 le 12/12/2011 à 11:58

vraiment superbe et très courageux 
JOJO89
 
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